L’utilisation de la mémoire de l’esclavage dans les revendications des féministes guadeloupéennes (1918-1921)

Résumé Fr En

Cet article se propose, à partir d’une recherche sur l’accession des femmes des colonies françaises d’Amérique à la citoyenneté, d’analyser les discours et revendications d’un groupe de féministes de la Guadeloupe entre 1918 et 1921 à travers leur organe de presse, l’Echo de Pointe-à-Pitre. Si les travaux sur le suffrage féminin et les mouvements féministes en France métropolitaine sont nombreux, on connaît en revanche moins bien la lutte qu’ont menée les femmes des Antilles françaises pour leur intégration citoyenne. Parce que l’histoire des mouvements féministes des colonies françaises doit faire partie intégrante de l’histoire du féminisme français, nous espérons en combler les lacunes et par là renouveler nos acquis sur les femmes en situation coloniale.

Based on research into women’s access to citizenship in the French colonies of America, this article analyses the discourse and demands of a group of feminists in Guadeloupe between 1918 and 1921 through their press organ, the Echo de Pointe-à-Pitre. While there is a great deal of work on women’s suffrage and feminist movements in mainland France, less is known about the struggle of women in the French West Indies to become integrated citizens. Because the history of feminist movements in the French colonies should be an integral part of the history of French feminism, we hope to fill in the gaps and thereby renew our knowledge of women in colonial situations.