30 avril 2014
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Martin Orkin, « Shakespeare’s proverbial tongue », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.2809
La prédilection de Shakespeare pour les allusions aux proverbes est bien connue, bien qu’elle ne soit que partiellement comprise. Son recours aux allusions les plus simples reflète les usages du début des Temps modernes, où l’on prônait l’utilisation du proverbe comme instrument rhétorique au service de l’éducation et où, de façon plus générale, son autorité potentielle était respectée par les humanistes, qui considéraient en outre la langue comme instrument de vérité. D’autres allusions, cependant, montrent le recours douteux de certains personnages dramatiques aux idiomes proverbiaux. Certaines allusions reflètent, assez directement, l’anxiété des humanistes face à l’incohérence et au manque de fiabilité de la langue. D’autres allusions remettent directement en cause l’autorité de la « vérité » énoncée dans la formulation des proverbes. Ces derniers usages évoquent le rapprochement actuel entre le malaise des humanistes d’antan à l’encontre du langage et de la représentation, et les thèses modernes sur le caractère insaisissable de la langue. Toutefois, le dosage exact, dans le texte shakespearien, de telles allusions proverbiales et d’autres, plus respectueuses de l’autorité du proverbe et éloignées du scepticisme contemporain à l’égard du langage, mériterait une analyse approfondie.