30 avril 2014
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2271-6424
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Abishek Sarkar, « Prince Arthur and Hercules Gallicus », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.2816
Dans King John de Shakespeare, le jeune Arthur fait usage de sa verve afin de convaincre ses bourreaux de ne pas le rendre aveugle. Son talent d’éloquence n’est pas sans évoquer l’Hercule gaulois, figure mythique représentée dans un portrait “with a long chayne tyed by one end at his tong, by the other end at the peoples eares, who stood a farre of that chayne fastned to his tong” (George Puttenham, The Arte of English Poesie). De façon similaire, Arthur captive et subjugue son adversaire adulte grâce à son éloquence, bien que ne possédant ni l’âge, ni la stature d’Hercule. Cette différence majeure rend le triomphe d’Arthur encore plus spectaculaire et renforce sa puissance dramatique. Les discours hautement rhétoriques d’Arthur l’associent-ils immanquablement à la duplicité en compromettant la vraisemblance de son jeune âge ou, au contraire, une stylisation aussi marquée doit-elle être perçue comme un stimulus esthétique qui se suffirait à lui seul, libéré des contingences narratives et du souci de vraisemblance ? Après avoir analysé l’appareil rhétorique de la pièce, mon article tentera de démontrer qu’il est possible de considérer Arthur comme un enfant faisant usage de la rhétorique et de la duplicité pour faire face aux intentions des adultes.