9 décembre 2015
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Michelle Assay, « Akimov and Shostakovich’s Hamlet: a Soviet ‘Shakesperiment’ », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.3329
Lorsqu’en 1932 le jeune artiste Nikolaï Akimov fit ses débuts comme metteur en scène en montant Hamlet de Shakespeare, personne ne s’attendait à l’un des plus grands scandales de l’histoire du théâtre russe/soviétique. La mise en scène d’Akimov au théâtre de Vakhtangov de Moscou avait tous les éléments typiques des œuvres de Vsevolod Meyerhold (le « Bertolt Brecht russe »), y compris une musique de scène excentrique et apparemment hors sujet du jeune Dimitri Chostakovitch. Pourtant, même Meyerhold critiqua sévèrement cette « Shakespérience » d’Akimov. En réinterprétant Ophélie en prostituée et Hamlet en bon vivant, la mise en scène d’Akimov suscita des réactions partagées de la part des critiques. Cependant la musique de Chostakovitch fit l’unanimité. Sans bénéficier d’accès aux documents d’archives, les études occidentales de cette mise-en-scène sont souvent réductionnistes et rigides. Dans cette communication, en m’appuyant sur les sources primaires et les matériaux des archives et en se tenant compte du contexte politico-culturel de pays soviétique, je cherche à mieux comprendre les intentions artistiques d’Akimov pour son Hamlet et à souligner les points de convergences et de divergences avec la musique de scène de Chostakovitch. Enfin la question se pose de savoir si une musique de scène, dont la fonction est d’accompagner un spectacle, peut le desservir par sa qualité même.