Akimov and Shostakovich’s Hamlet: a Soviet ‘Shakesperiment’

Résumé En Fr

When in 1932 the young theatre artist Nikolay Akimov made his directing debut with Hamlet, nobody expected to witness one of the biggest scandals of Russian/Soviet theatrical history. Akimov’s production for the Vakhtangov Theatre in Moscow had every element of the famously controversial style of Vsevolod Meyerhold (Russia’s Bertolt Brecht), including an apparently irreverent score by the equally young Dmitry Shostakovich. Yet even Meyerhold criticised the show severely. With Ophelia portrayed as a drunken prostitute, and Hamlet as a short, fat comedian, it is hardly surprising that critical opinion should have been sharply divided, agreeing only that Shostakovich’s music was the best thing about the production. Over the years Western views – without the benefit of access to materials in Moscow’s theatre archives – have become rigid and reductionist. As a case study for Soviet appropriation of Shakespeare, this paper suggests an understanding of Akimov’s intentions more grounded in documentary evidence, not least in relation to the socio-political and cultural climate of the time and to Shostakovich’s music, which, paradoxically, may have been too skilful for the good of the production.

Lorsqu’en 1932 le jeune artiste Nikolaï Akimov fit ses débuts comme metteur en scène en montant Hamlet de Shakespeare, personne ne s’attendait à l’un des plus grands scandales de l’histoire du théâtre russe/soviétique. La mise en scène d’Akimov au théâtre de Vakhtangov de Moscou avait tous les éléments typiques des œuvres de Vsevolod Meyerhold (le « Bertolt Brecht russe »), y compris une musique de scène excentrique et apparemment hors sujet du jeune Dimitri Chostakovitch. Pourtant, même Meyerhold critiqua sévèrement cette « Shakespérience » d’Akimov. En réinterprétant Ophélie en prostituée et Hamlet en bon vivant, la mise en scène d’Akimov suscita des réactions partagées de la part des critiques. Cependant la musique de Chostakovitch fit l’unanimité. Sans bénéficier d’accès aux documents d’archives, les études occidentales de cette mise-en-scène sont souvent réductionnistes et rigides. Dans cette communication, en m’appuyant sur les sources primaires et les matériaux des archives et en se tenant compte du contexte politico-culturel de pays soviétique, je cherche à mieux comprendre les intentions artistiques d’Akimov pour son Hamlet et à souligner les points de convergences et de divergences avec la musique de scène de Chostakovitch. Enfin la question se pose de savoir si une musique de scène, dont la fonction est d’accompagner un spectacle, peut le desservir par sa qualité même.

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