1 novembre 2007
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Marc Bonini, « La voix et le souffle chez John Marston », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.337
Les personnages de Marston, surtout dans les deux pièces expérimentales Antonio and Mellida et Antonio’s Revenge qui font l’objet de notre étude, semblent ne jamais posséder leur propre voix. Jouant de l’ambiguïté entre « voice » et « breath », Marston organise ici tout un discours pneumatologique sur ce que l’on peut appeler aliénation ou « dislocation » vocale, pour reprendre le terme de Dollimore. Nous nous concentrons sur deux types de voix en particulier : celle du tyran, Piero, qui utilise à des fins machiavéliques cette origine extérieure de la parole d’autorité, mais finit par être lui-même englouti par cette voix qu’il croyait maîtriser ; celle de son opposant Felice, qui est saisi dans les deux parties du dyptique d’un curieux désir de s’anéantir physiquement et vocalement, de devenir pur souffle, retrouvant ainsi un peu de la nature du fantôme qui l’exhorte à la vengeance. Dans tous les cas, la voix, venant d’une autre source que le corps, lui fait violence en venant s’y incarner : de cette constatation importante, nous essayons de dégager les implications dramatiques et politiques.