6 mars 2018
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Burgess-Van Aken Barbara, « Contexts of Fear: Edward Ravenscroft’s Adaptation of Shakespeare’s Titus Andronicus », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.4032
La crainte qu’un Catholique n’accède à la couronne d’Angleterre suscita de fortes angoisses sociales et politiques dont le théâtre de la Restauration se fit l’écho pendant la crise de l’Exclusion Bill. Cet article explore la genèse de l’adaptation de Titus Andronicus réalisée par le dramaturge royaliste Edward Ravenscroft. Cette pièce, jouée pour la première fois en 1678, disparut de la scène lors des arrestations et exécutions qui suivirent l’enquête sur le « Complot papiste ». Je démontre que dans sa pièce Ravenscroft a amplifié les éléments générateurs de terreur en réponse à l’annonce du complot, mais qu’il a retiré l’œuvre lorsque l’enquête inquisitoriale s’est intensifiée. À l’avènement de Jacques II, catholique, Ravenscroft estima qu’il pouvait sans danger publier et monter à nouveau sa pièce, ce qu’il fit pour aider à apaiser les craintes du public à l’égard du nouveau régime. Mon analyse explore les raisons pour lesquelles l’horreur présente dans la pièce toucha les spectateurs de la Restauration ; elle montre aussi comment les changements apportés par Ravenscroft au texte de Shakespeare amplifièrent la peur que la monarchie ne soit ébranlée et comment des extraits du paratexte de l’édition de 1687 illustrent l’évolution de ses propres craintes politiques. La décision de Ravenscroft d’utiliser Titus démontre la compréhension que Shakespeare avait de la peur mais également l’adaptabilité de son œuvre à une variété de contextes politiques contestés.