4 juillet 2020
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Natália Pikli, « Hybrid Creatures in Context: Centaurs, Hobby-horses and Sexualised Women (Hamlet, King Lear, The Two Noble Kinsmen) », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.5055
La représentation de centaures et de figures assimilées dans l’œuvre de Shakespeare est souvent étudiée en lien avec Ovide et la philosophie de la Renaissance, dans une analyse de la différence entre l’humain et l’animal. Cet article propose une relecture nuancée des passages pertinents dans Hamlet, Le Roi Lear et Les Deux Nobles Cousins à la lumière d’une figure hybride, produit d’une fusion des cultures élitistes et populaires : l’homme-cheval, représenté par le centaure (mâle ou femelle) et l’homme à tête de cheval, frappé par la stigmatisation (la « monstruosité ») de la passion bestiale et de la sexualité illicite incarnée par son hybridité et son animalité. Les livres d’emblèmes anglais et l’ouvrage d’Edward Topsell consacré aux « bêtes à quatre pieds » (1607) permettent de remettre en contexte ces passages bien connus, afin d’analyser l’utilisation par Shakespeare d’éléments tirés des cultures élitistes et populaires, adaptés par le dramaturge à ses objectifs et aux différents types de publics visés. Cet article étudie la sémantique conceptuelle et iconographique complexe des créatures assimilées au centaure, telles qu’elles existaient dans l’imagination des contemporains de Shakespeare, proposant ainsi un panorama de la mémoire culturelle du centaure dans l’Angleterre de la première modernité.