4 juillet 2020
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Andreas Höfele, « Of Hybrids and Hydras: Early Modern Political Zoology – and Shakespeare’s Coriolanus », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.5235
À partir de conceptions sur l’hybridité humain-animal puisées dans la philosophie et l’histoire naturelle de la Renaissance, cet article étudie le rôle d’un hybride en particulier, l’Hydre, dans la pensée politique de la première modernité. Le monstre à plusieurs têtes, symbole parfait de pluralité nuisible, incarne la menace de dissensions politiques délétères. C’est à ce titre qu’il est mentionné dans les écrits de Jacques Ier et qu’il figure dans des représentations picturales de la royauté. Le monarque dans son rôle herculéen de tueur d’hydre est un motif récurrent de l’iconographie de la période. La version shakespearienne de ce héros herculéen, Coriolan, obéit au modèle dans sa lutte contre « la bête aux mille têtes » que constitue la Plèbe. Mais ce faisant, il se rapproche terriblement de ce qu’il déteste et combat : « je serai comme le dragon solitaire », déclare le héros banni devenu aussi dérageant sur le plan politique que la foule comparée à l’Hydre. Coriolan, le plus romain de tous les Romains, se transforme en une sorte d’hybride surhumain, et se révèle ainsi insupportable pour la société romaine.