14 juin 2021
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Gabriella Reuss, « “The power of such vast imaginings”: Actors, Spectators and Their Acting Copies in 19th century Shakespearean reception », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.6360
Il semble tout à fait évident que, comme Richard Schoch l’a fait remarquer avec une certaine appréhension, les universitaires ont tendance à traiter l’histoire du théâtre du dix-neuvième siècle comme la succession d’acteurs vedettes et de leurs règnes en tant que directeurs de théâtre. Mais on peut se demander ce qui a rendu et rend toujours commode pour les spécialistes d’envisager quasiment deux siècles d’histoire du théâtre anglais comme la simple « succession de directeurs importants ». Cet article entend prendre en compte les pratiques de mise en scène (c’est-à-dire la manière de jouer) ainsi qu’une tradition spécifiquement britannique qui consiste à publier les scripts de représentations théâtrales « imprimés à partir de l’exemplaire du souffleur », pour trouver une explication au phénomène curieux que Schoch critiquait. Il apparaît que la publication en série des textes de représentations a encore plus renforcé des répertoires et des directions de théâtre centrés sur des acteurs vedettes. J’ai choisi d’étudier le cas de cet « éminent tragédien » que fut William Charles Macready (1793-1873) à travers son journal (Diaries) et son livret de souffleur (1834), un exemplaire de King Lear annoté de sa main, qui porte témoignage de la manière tout à fait originale et réussie (mais vite oubliée) avec laquelle, en 1834, il a rétabli la fin tragique de cette pièce.