29 janvier 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1272-3819
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1969-6302
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Norman Finkelstein, « Robert Duncan, Kabbalah, and “The Dominion of the Poetic Mind” », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.10252
Quelles sont les raisons qui attirent les poètes vers le mysticisme, l’hermétisme, l’occulte ? Comment ces traditions informent-elles leurs pratiques poétiques et, à l’inverse, comment leurs poèmes approfondissent-ils notre compréhension du pouvoir intact de tels domaines de pensée, de telles croyances et rituels ? En réponse à ces questions, le présent article est consacré à l’étude de la Kabbale à laquelle s’est livré Robert Duncan, tout particulièrement le mysticisme linguistique propre à la Kabbale, où il lit « la description du processus poétique ». Pour Duncan, le langage magique de la Kabbale constitue un important modèle pour le langage du poète, qu’il conçoit comme magique. « Par association, métaphore, parallélisme, par métonymie structurelle, par les liens étroits entre les parties, par le partage, les correspondances, la raison, le contraste, le jeu de mots ou la rime, par cohérence mélodique », comme l’écrit Duncan dans The H.D. Book, il s’efforce d’amener son lecteur en un lieu « où l’image reçoit sa forme, d’en haut ou d’en bas, pour s’affirmer comme entité propre, messager d’une réalité supérieure ». Après avoir situé Duncan comme l’héritier de sectes occultes du 19ème siècle, ainsi qu’en portant un regard neuf sur les traditions hermétiques d’organisations telles que l’Ordre de l’aube dorée, cet article propose une brève lecture du poème de Duncan, « Roots and Branches », de façon à démontrer comment la vision kabbalistique du poète d’un « arbre imaginaire du vivant dans toutes ses doctrines » éveille « les transports d’une vision intérieure de toutes choses », et confirme le statut particulier de l’imagination poétique comme véhicule suprême de l’expérience mystique.