29 janvier 2021
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Françoise Sammarcelli, « Slowness and Renewed Perception: Revisiting Douglas Gordon’s 24 Hour Psycho (1993) with Don DeLillo’s Point Omega (2010) », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.10858
En 1993 Douglas Gordon s’est approprié Psycho, le fameux film d’Alfred Hitchcock et l’a ralenti au rythme de 2 images par seconde. L’œuvre qui en résulte, 24 Hour Psycho, est une installation silencieuse qui attire notre attention sur le temps et la mémoire tout en problématisant la position auctoriale. Cet article analyse la façon dont l’écrivain américain Don DeLillo revisite l’installation de Gordon dans son roman Point Omega (2010), ce qui lui permet d’expérimenter avec les rapports entre l’art contemporain et la fiction. L’article présente d’abord la réflexion intersémiotique que ces diverses œuvres induisent dans le roman de DeLillo. Il examine ensuite la simplicité trompeuse de ce court roman, au niveau de la syntaxe et de la structure diégétique (incluant notamment un effet de cadre). Reprenant la différence établie par Henri Bergson entre le temps chronologique et la durée, il montre aussi comment DeLillo explore le temps par des jeux d’accélération et décélération, action et contemplation. Il suggère d’autre part que Point Omega peut être lu comme un essai théorique complexe, brouillant les frontières entre les genres, notamment en instaurant un dialogue avec Gordon et avec le philosophe jésuite Teilhard de Chardin, tout en problématisant le discours académique. Enfin, en s’appuyant sur les livres de Gilles Deleuze sur le cinéma (et ses propos sur Hitchcock en particulier), et sur la phénoménologie, l’article aborde l’expérience du lecteur/spectateur entre implication et distance, perception et performance.