From Multivalent Writing to a Poetics of the Book: A Media-Specific Analysis of Mary Ruefle’s A Little White Shadow

Fiche du document

Date

26 février 2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1272-3819

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1969-6302

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Sujets proches Fr

Livres imprimés Livre

Citer ce document

Catherine Ann Winters, « From Multivalent Writing to a Poetics of the Book: A Media-Specific Analysis of Mary Ruefle’s A Little White Shadow », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.13864


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Mary Ruefle’s A Little White Shadow (2006) asks the reader to consider the book as more than a container for poetry by playing with our expectations of print books: namely stability, permanence, and authority. This work of erasure reproduces the marks Ruefle made to obscure words in the source text of the same name by Emily Malbone Morgan, published in 1889, by creating a facsimile of the original altered with white correction fluid. By utilizing the material object as an essential element of the poem, Ruefle engages this form to move beyond the concept of the book as object or apparatus for presenting poetry. She achieves this by physically erasing an already historically “erased” book – a text that was largely unavailable and unremembered at the time Ruefle published her poem – that treats themes of writing, reading, and literature. This aligns with Johanna Drucker’s definition of the artist’s book as a fine arts practice that interrogates the form and meaning of the medium and questions what a book is. Through this same relationship of form and content, Ruefle develops a poetics of the book. Ultimately, she rejects the idea that the poetry book is dead with the caveat that the codex as a de facto form that does not affect the meaning of the poetry is dying. Instead, Ruefle weaves our expectations and assumptions about the medium into her erasure poem to make this formerly default form an active part of her project.

Dans A Little White Shadow (2006), Mary Ruefle joue avec les caractéristiques communément attribuées au livre imprimé (stabilité, continuité et autorité), invitant son lecteur à voir dans le recueil bien plus qu’un simple réceptacle pour la poésie. Cette œuvre d’effacement est un facsimilé tronqué qui reproduit les marques du blanc-correcteur dont Ruefle s’est servie pour recouvrir le texte d’un court roman d’Emily Malbone Morgan, paru en 1889, sous le titre A Little White Shadow. En faisant de la matérialité même du livre un élément central du poème, Ruefle entend dépasser l’idée d’un recueil qui ne serait qu’un objet ou un dispositif éditorial destiné à présenter de la poésie. Elle procède en effaçant physiquement un livre déjà historiquement « effacé », c’est-à-dire oublié par la critique et quasiment introuvable au moment de la publication de son poème, et dont les thèmes sont l’écriture, la lecture et la littérature. Cette technique s’inscrit dans la pratique artistique du livre d’artiste tel que le définit Johanna Drucker, au sens d’un projet qui interroge la forme et le sens du médium et pose la question de ce qu’est un livre. C’est en mettant à son tour en relation forme et contenu que Ruefle développe sa propre poétique du livre. En somme, elle réfute l’idée selon laquelle le livre de poésie serait mort tout en reconnaissant que le codex (en tant que format entendu, sans conséquence sur le sens du poème) vit probablement ses dernières heures. En venant greffer, à même son poème d’effacement, nos attentes et préjugés à l’égard du médium-livre, Ruefle fait au contraire du livre de poésie, jadis considéré comme le format par défaut, une forme à part entière dans son projet d’écriture.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en