Le public et le privé dans Mesure pour Mesure

Résumé Fr En

Du topos opposant apparence et réalité à la question des conflits entre fiançailles secrètes et mariages officiels, en passant par l’importance de la réputation (condition de crédibilité) et sa vulnérabilité à la rumeur et à la calomnie, ou encore les « mystères » jalousement gardés par les corporations de métiers, l’articulation du public et du privé est au cœur de Measure for Measure. À la dichotomie initiale symbolisée par le couperet d’une loi aussi inflexible que rigoureuse qui détermine des certitudes en blanc et noir succèdent bientôt, en une imbrication complexe empreinte d’une casuistique allant parfois jusqu’à la perversion,  doutes, incertitudes, peurs et manipulations de toutes sortes. Nous nous intéresserons à cette dialectique de la lumière et de l’ombre, de l’ostension et du secret, voire de la dissimulation, jusqu’à la promesse paradoxale du dernier vers, de montrer « What’s yet behind that’s meet you all should know » (5.1.536).

Through such questions as the topos of seeming vs. being, the conflicts between secret spousals and marriage, the importance of reputation as a condition of the reliability of witnesses and its vulnerability to rumour and slander, or even through the “mysteries” of trade guilds, the relationships between public and private life lie at the heart of Measure for Measure. The initial black-and-white picture and clear-cut dichotomy of sin and virtue gradually gives way to an increasingly complex and unsettling picture resulting from the intricacies of doubts, uncertainties, fears, casuistry, perversion, and various forms of manipulation. In this article, I will focus on the dialectics of light and darkness, ostentation and secrecy, dissimulation and display, throughout the play and up to the very last line, with its paradoxical promise to show “What’s yet behind that’s meet you all should know” (5.1.536).