16 juin 2013
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Pascal Aquien, « Le silence et le cri : Salomé, d’Oscar Wilde à Richard Strauss », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.2908
La pièce de Wilde (1893) et l’opéra de Strauss (1905) marquent l’apogée des courants littéraires, picturaux et musicaux qui explorent le thème de Salomé depuis le Moyen-Âge. La différence entre les deux œuvres est toutefois notable. À l’inverse du texte wildien qui joue verbalement sur un implicite à la Maeterlinck et sur l’étrangeté des métaphores, l’opéra de Strauss exprime brutalement ce que suggère la pièce : la primauté crue du corps sur les constructions esthétiques. D’un côté, le texte de Wilde ressortit à la poésie et à un mode de composition supposant une diction caractérisée par une fascination pour l’indicible ; de l’autre, il est mis en voix dans un opéra qui le tire du côté d’un expressionnisme spectaculaire dévoilant tout mystère. On avancera toutefois que les deux œuvres se rencontrent sur un point essentiel, l’enjeu, dans les deux cas, étant celui du silence et de l’au-delà du langage.