Le “Written Speech” yeatsien et ses expressions scéniques

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16 juin 2013

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Pierre Longuenesse, « Le “Written Speech” yeatsien et ses expressions scéniques », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.2917


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Une fois dépassée l’illusion d’inscrire, dans son écriture dramatique, le flux d’une hypothétique langue orale de l’ouest irlandais, Yeats s’engage – à partir des années 1900 – dans l’élaboration d’une « parole écrite » visant à réconcilier utopiquement langue aristocratique et conversation orale. La question est alors de trouver les praticiens à même d’expérimenter, sur le terrain concret de la scène, un tel projet. De 1900 à 1907, l’un des collaborateurs les plus importants du poète sera le comédien Franck Fay, co-animateur du jeune Abbey Theatre. S’il fut d’abord, avec son frère, un acteur venu du théâtre populaire irlandais, dans son enseignement comme dans sa pratique, il voulut appliquer à l’Abbey les pratiques vocales issues du « modèle français » de Coquelin à… Sarah Bernhardt. Se met alors en place une alliance improbable entre le poète, le comédien, et un travail de la voix dont on peut penser a priori qu’il se situe à l’opposé de l’utopie yeatsienne. C’est pourtant bien à ces « voix d’or » françaises aux pouvoirs magnétiques que le poète se réfère en dernier ressort pour exprimer l’extase ou « la joie tragique » des héros de son premier théâtre.

In a first period of his theatrical works, inspired by Irish legends, Yeats endorses the myth of an oral tradition of the Irish people, for which his theatre becomes the speaker. He then takes his distance from it in favor of a concept of oral form that includes his own, the lyrical’s poet, “written speech”, reconciling oral conversation with the « sprezzatura » of aristocratic speech. In both cases, the question is therefore to find actors who will practically develop such a project on stage. From 1900 to 1907, Yeats’s most important collaborator was Franck Fay, co-director of the young Abbey Theatre. After a first career, with his brother William, in the aera of popular irish theatre, he tried to apply in the Abbey the vocal training of the “french model”, from Coquelin to… Sarah Bernhardt, and the Paris Conservatoire. A strange alliance thus took place between the poet, the actor, and a voice tradition seemingly very far from the “yeatsian utopia”. Nevertheless, Yeats’s reference when he aims at the ecstasy or “tragic joy” of his drama’s heroes remains those magnetic french “golden voices”.

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