23 octobre 2013
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Marie Pecorari, « Jarring Voices: Preserving and Releasing Memory in Suzan-Lori Parks’ Pickling (1988) », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.3073
Le dramaticule Pickling, présenté par son auteur comme une équation irrésoluble entre le fait de passer du temps/de gagner du temps met en scène un seul personnage qui repousse le début de sa propre représentation, entourée de bocaux renfermant des souvenirs et utilisés comme instruments de musique pour recréer des voix perdues. Parks construit la pièce autour d'une série de contradictions: refuser de jouer revient à jouer, même si c'est une œuvre différente, faire des conserves d'objets mémoriels implique une transformation physique, ce qui met en doute leur qualité et légitimité par rapport à l'original, etc. La fermeture/ouverture des bocaux prend une dimension métaphorique et métathéâtrale en lien avec l'obsession auto-référentielle qui parcourt l’œuvre de Parks. La juxtaposition d'impossibilités logiques fait de l'œuvre une énigme herméneutique, laissant l'équation en suspens : Miss Miss relève-t-elle de l'auto-parodie ou de l'anti-portrait? Les deux à la fois et ni l'un ni l'autre.