27 novembre 2018
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Antoine Dechêne, « Sublime Gaps », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.5875
Cet article s’attache à décrire les différentes façons dont le roman policier métaphysique subvertit l’une des caractéristiques emblématiques du genre policier: la résolution de l’enquête et la fin de la narration qui en découle. Dans « L’Homme de foules» (1840), le père du récit d’enquête, Edgar Allan Poe, introduisait déjà des mystères qui « ne se laissent pas lire ». De tels textes présentent des quêtes de connaissance qui ne peuvent atteindre une conclusion, tant intellectuelle qu’émotionnelle, et qui se soldent même, à l’inverse, par plus de questions insondables. Le sublime apparaît comme un concept intéressant pour analyser les vides laissés ouverts dans le processus cognitif de la recherche de réponses qui échapperont au détective comme au lecteur. Incluant des analyses du « Motif dans le tapis » de Henry James (1896) et de Molloy de Samuel Beckett (1951), cet article tend à démontrer que le caractère métaphysique de ces textes réside principalement dans leur remise en question du langage comme outil capable d’exprimer les identités multiples et changeantes du détective infructueux confronté au manque de sens de son enquête.