Le concept de justice sociale dans le programme et les manuels de SES de terminale ES : Une nouvelle énigme didactique

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17 mars 2008

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Alain Beitone et al., « Le concept de justice sociale dans le programme et les manuels de SES de terminale ES : Une nouvelle énigme didactique », Socio-logos, ID : 10.4000/socio-logos.1172


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Un débat récurrent traverse la communauté des professeurs de SES : il porte notamment sur les relations entre les savoirs enseignés dans cette discipline scolaire et les savoirs savants des disciplines académiques correspondantes. L’article veut contribuer à ce débat en étudiant la façon dont les concepts de justice sociale, d’égalité et d’équité sont traités dans les manuels de SES de terminale. L’étude porte sur la première génération de manuels publiés à l’occasion de la mise en œuvre du nouveau programme de terminale en 2003. Elle montre que, de façon très convergente, ces manuels présentent des définitions erronées de l’égalité, de l’équité et de la justice sociale, qu’ils adoptent en majorité  comme l’une de leurs problématiques centrales l’opposition entre égalité et équité et enfin qu’ils utilisent de façon très contestable les travaux de John Rawls. Ces erreurs, constituent une énigme didactique de deux points de vue : - d’une part, le programme officiel, les indications complémentaires, le document d’accompagnement du programme et un grand nombre de publications de natures diverses auraient dû permettre aux auteurs de manuels de ne pas commettre ces erreurs ; - d’autre part, les manuels acceptent l’idée selon laquelle l’égalité serait une conception obsolète qu’il faudrait remplacer par l’équité alors que cette problématique, introduite en France par un document politico-idéologique (le célèbre « rapport Minc ») est unanimement contestée par tous les spécialistes de la question. On peut s’étonner qu’elle emporte l’adhésion des rédacteurs de manuels. Nous proposons de résoudre cette énigme en avançant deux hypothèses : - d’une part, la contestation de la référence aux savoirs savants et l’affirmation répétée de la volonté de partir des « objets problèmes » plutôt que des savoirs académiques conduisent à puiser dans l’idéologie ambiante et dans le sens commun, les concepts et les problématiques qui structurent les savoirs enseignés. Ainsi en va-t-il du concept de libéralisme, utilisé dans un sens imprécis (et avec une connotation généralement péjorative), sans distinction entre le libéralisme économique et le libéralisme politique. De même l’opposition entre égalité et équité est acceptée par les manuels de SES sans véritable sens critique alors que la consultation de quelques auteurs de référence (J.P. Fitoussi, B. Guillarme, J.P. Dupuy, C. Audard, etc.) aurait dû conduire à rejeter ce faux débat ; - D’autre part, la norme didactique en SES repose sur le travail sur documents. Les manuels sont donc constitués pour l’essentiel d’une juxtaposition d’extraits de livres et de publications diverses. Cette méthode présente un double inconvénient : elle pousse à la réplication des erreurs dans la mesure où les auteurs de manuels puisent dans des sources qui contiennent elles-mêmes des erreurs ; elle fait obstacle à la présentation ordonnée, nuancée et adaptée aux niveau des élèves des savoirs qui sont désignés par les programmes comme devant être enseignés. Précisons qu’il ne s’agit pas ici de remettre en cause le caractère formateur du travail sur documents, mais de réfléchir aux conditions de sa mise en œuvre et à son articulation avec l’ensemble du dispositif didactique.

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