Gérer son « soi souffrant » : pédagogie d’autonomie et expérience psychiatrique

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19 avril 2014

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Manolis Tzanakis, « Gérer son « soi souffrant » : pédagogie d’autonomie et expérience psychiatrique », Socio-logos, ID : 10.4000/socio-logos.2872


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Dans le cadre du secteur de psychiatrie publique, la thérapie est souvent liée à une stratégie qui vise à éduquer le patient à gérer son propre soi. Par cette gestion, on considère que le patient peut réussir sa réhabilitation psycho-sociale. La thérapie est un dispositif très efficace de subjectivation, c’est-à-dire un mécanisme qui entraîne l’individu à prendre conscience de soi tout en faisant, au niveau du social, son plan de vie. Peu ou prou, la thérapie est un processus qui mène à la formation de la nouvelle individualité. En Grèce, et ce des années quatre-vingts à la crise économique actuelle, les pratiques thérapeutiques que nous venons d’évoquer ont connu un véritable essor. Dans cet article, nous allons présenter les résultats de l’analyse d’un corpus de quatre-vingt-quatorze lettres échangées par deux hommes âgés de quarante ans, qui souffrent d’une psychose maniaco-dépressive. Cette correspondance entretenue entre 2002 et 2006 est le fruit de l’expérience de leur hospitalisation dans une institution traditionnelle dont le fonctionnement a cessé en raison de la dernière réforme psychiatrique. Ce qui émergede ces lettres est leur façon commune de gérer leur maladie après avoir subi l’expérience asilaire. Leur langage laisse apparaître le caractère contradictoire et ambigu de l’acte gestionnaire de la maladie ainsi que la nécessité impérative d’organiser leur vie en acceptant l’intervention thérapeutique et pédagogique des professionnels. La stratégie qu’ils développent lors de leur traitement les conduit à une problématisation de leur identité, ouvertement inscrite dans les formes les plus modernes d’être soi-même.

In the context of public psychiatry, therapy is often associated with a strategy to educate the patient to develop self control. This process is supposed to eventually contribute to his/her psychosocial rehabilitation. Therapy is a very effective device of subjectivation, a mechanism that leads the individual to organize his life plan. Therapy is a set of processes that results to the formation of the new individuality. In Greece, from the 80’s up to the current economic crisis, the aforementioned therapeutic practices have been dynamically developed. In this article, we present the results of the analysis of a corpus of 94 letters exchanged by two forty-year-old men, who, after diagnosis, suffer from bipolar disorder. This correspondence, maintained between 2002 and 2006, is the result of their hospital experience in a traditional institution. The crucial element that emerges from these letters is the way they manage their disease after their common asylum experience. The language used in their correspondence reveals the contradictory and ambiguous attempt to cope with their illness and the urgent need to organize their lives by accepting the therapeutic and educational intervention of the professionals. The strategies that the social agents develop problematize their identity, in such a way that it is linked to the most modern forms of being yourself. The result is an extensive perception of mental illness, where life as a whole is considered ill. The management of this life is a hybrid because it is based on the prevailing and historically conducted boundaries of the psychic, the biological and the social.

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