8 janvier 2020
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Christian Walter, « L’enchâssement ou la quête de « Dieu » au-delà du langage », Socio, ID : 10.4000/socio.7987
Dans l’espace public ou dans les conversations privées, on entend souvent aujourd’hui l’idée selon laquelle « Dieu est au-delà des dogmes et des religions ». Ceux qui disent cela imaginent qu’un « Dieu au-delà du langage » favoriserait le dialogue interreligieux, car le dépassement des énoncés de croyances permettrait, en surmontant leurs différences, de faire disparaître les conflits religieux grâce à une convergence spirituelle vers un dénominateur commun à toutes les religions. Or ce n’est pas le cas. On constate que le potentiel de violence porté par les expressions religieuses n’a pas été neutralisé par l’idée d’un Dieu au-delà du langage, et que le dialogue interreligieux semble en attente de solution durable. C’est donc que quelque chose doit être inexact dans l’idée que Dieu est au-delà du langage. Cet article propose d’aller à la recherche de cette inexactitude en effectuant un détour par le roman de science-fiction de Ian Watson, L’enchâssement, que nous utilisons ici comme support d’une réflexion épistémologique pour rendre visible l’impasse du dénominateur commun et le scepticisme auquel elle conduit. Finalement, à la question de savoir quoi penser de l’idée d’un Dieu au-delà du langage, nous pourrions répondre, à la suite de L’enchâssement : cette idée est une thèse de science-fiction.