Le live et après. Sociologie d’une filière de la production audiovisuelle de concerts de musiques actuelles en France

Résumé Fr En Es

S’intéressant à la captation et au rendu filmé des concerts de musiques actuelles en France, cet article montre la spécificité industrielle de ces activités en termes de filière et dans une perspective de sociologie économique. Le texte souligne d’abord de quelle manière la captation s’est développée à l’intersection de mondes relativement éloignés, dont la collaboration n’est pas toujours évidente ni aisée : la production de spectacle, la production audiovisuelle et les plateformes de diffusion numérique. Dans un second temps, cette contribution explique comment une économie de la captation de la musique live a pu émerger, notamment grâce à l’intervention d’acteurs publics. La contribution du Centre national du cinéma (CNC) apparaît ainsi comme une spécificité hexagonale, dont le rôle ne se limite pas à une aide aux projets via un soutien financier (avance sur recette). Il possède également un rôle de régulateur qui cherche, dans la continuité d’une politique culturelle « à la française », à tenir compte de la dimension patrimoniale et créative des concerts filmés.

This article focuses on the recording and filming of popular music concerts in France, showing the specificity of these activities in terms of cultural industry. The text first emphasizes the way in which filming has developed at the intersection of relatively distant sectors whose collaboration is not always obvious or easy: live music promotion, audiovisual production and digital distribution. In a second step, this contribution explains how an economy of live music video could emerge thanks to the intervention of public institutions. The National Centre for Cinema (CNC) appears to be a French particularity whose role is not limited to helping projects through financial support. It also has a regulatory role that seeks, in the continuity of a cultural policy “à la française”, to take into account the heritage and creative dimensions of concert films.

Este artículo examina la grabación y filmación de conciertos de música popular en Francia y muestra la especificidad industrial de estas actividades. El texto destaca en primer lugar la forma en la que se han desarrollado en la intersección de mundos relativamente distantes cuya colaboración no siempre es obvia ni fácil: la producción de espectáculos, la producción audiovisual y las plataformas de distribución digital. En un segundo momento, esta contribución explica cómo ha surgido una economía de la filmación de conciertos gracias a la intervención de actores públicos. El Centro Nacional del Cine (CNC) es una particularidad francesa cuyo papel no se limita a ayudar a los proyectos mediante apoyo financiero. También tiene un papel regulador que pretende, en la continuidad de una política cultural “a la francesa”, tener en cuenta la dimensión patrimonial y creativa de los conciertos filmados.