Présences sensibles, les scènes des personnages dans Le Rouge et le Noir

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Dans les romans de Stendhal, notamment dans Le Rouge et le Noir, les scènes assument des fonctions référentielles et symboliques, mais elles sont surtout le moment où le personnage acquiert, pour l’imagination sensible du lecteur, un surcroît de présence. Il y est corps perçu et percevant, saisi dans un moment singulier d’échanges intenses avec d’autres corps et avec des objets. Mais la scène est aussi le moment où le personnage, projeté dans le jeu social, se fait hypocrite manipulateur de son propre corps. Il faut donc distinguer les scènes qui construisent l’illusion de la plénitude de celles où s’impose un personnage en auto-représentation : la gamme subtile des rapports entre être et scène dans le roman stendhalien fait l’objet de cet article.

In Stendhal’s novels, notably in Le Rouge et le Noir, the scenes assume referential and symbolic functions, but they are above all the moment when the character acquires, for the sensitive imagination of the reader, an additional presence. There he is body perceived and perceiving, captured in a singular moment of intense exchanges with other bodies and with objects. But the scene is also the moment when the character, projected into the social game, becomes a hypocrite manipulating his own body. It is therefore necessary to distinguish the scenes that build the illusion of the fullness from those where a character in self-representation is imposed: the subtle range of the relations between being and scene in the stendhalian novel is the subject of this article.