11 janvier 2005
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Stathis Damianakos, « Les équivoques de la statistique : dépeuplement et double appartenance sociale en Épire (1961-1991) », Strates, ID : 10.4000/strates.47
En dépit des tendances à la désertification de l’espace rural commandées par la société moderne et les chiffres fournis par la statistique, les villages épirotes refusent de mourir. Ce double défi, à la fois socio-démographique et épistémologique, lancé à la logique dominante, s’inscrit dans un phénomène d’ampleur de plus en plus considérable au cours de ces dernières décennies, celui de la double appartenance sociale et spatiale des migrants ruraux. Quelles que soient les particularités de l’histoire démographique d’une localité et la gravité de son dépeuplement apparent actuel, ce phénomène conditionne étroitement le jeu de la reproduction sociale du village et contribue à modifier l’image de désertification fournie par les études statistiques habituelles. La population villageoise perdue à la suite du mouvement conventionnellement appelé « exode rural » est ainsi retrouvée à l’intérieur d’une zone de no man’s land statistique où le clivage urbain/rural n’a pas de sens et où la définition même de la « population » d’une agglomération aurait besoin d’être reconsidérée.