Villes désirées, villes désirables

Fiche du document

Date

5 février 2024

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Strenae

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2109-9081

Organisation

OpenEdition

Licences

info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/




Citer ce document

Cheyenne Olivier, « Villes désirées, villes désirables », Strenae, ID : 10.4000/strenae.10486


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Les villes sont souvent présentées comme des lieux inhumains et hostiles dans les albums pour enfants. Une vision opposée à la représentation d’une ruralité naturelle et idéalisée. Cette dichotomie à l’œuvre dans les albums pour enfants publiés en France semble clore toute possibilité d’une transformation de l’urbain vers un espace plus habitable et inclusif. Il est aisé de penser que la thématique de la pauvreté pourrait accentuer cette vision négative, la ville excluant tant les pauvres que les enfants. En effet, l’urbain concentre et rend visible les questions de pauvreté qui semblent lui être majoritairement associées. Pourtant, il me semble que les albums pour enfants contemporains sur la pauvreté, sans gommer la réalité d’un univers urbain sale, solitaire et exclusif, offrent également deux pistes ouvertes vers une transformation possible et désirable de la ville. D’une part, ils rappellent que la ville constitue un pôle d’attraction réel face à la pauvreté bien plus tragique du village, selon un paradoxe de la ville qui veut que plus elle est attractive, plus elle concentre la pauvreté. D’autre part, l’exposé clair et détaillé des problèmes spécifiques de l’espace urbain que l’on peut trouver dans ces albums ouvre sur de potentielles solutions concrètes à mettre en place pour rendre la ville désirable et habitable par tous. Cet article propose une analyse conjointe de deux objets de recherche qui forment le support de ma thèse. D’une part, elle s’appuie sur un corpus d’albums sur la thématique de la pauvreté, établi à partir des travaux menés par le Centre de recherche et d’information sur la littérature de jeunesse (CRILJ) en 2019, ainsi que de la base de données Ricochet. La sélection restreinte convoquée dans cet article privilégie les albums qui mettent en exergue la thématique urbaine dans le dispositif iconotextuel. Elle comprend à la fois des albums traitant de la pauvreté urbaine dans un contexte occidental et des albums étrangers, publiés et traduits en France, qui abordent la pauvreté dans un contexte de migration d’un milieu rural vers un milieu urbain. D’autre part, l’analyse s’appuie sur la création originale d’une série d’albums pour enfants à propos de la pauvreté, coécrite avec l’économiste du développement Esther Duflo, et publiée par le Seuil Jeunesse en 2022 et 2023. Si l’analyse repose principalement sur le troisième album, centré sur la migration temporaire, elle entend aborder les occurrences et fonctions de la ville dans toute la série. Cette approche me permet de mettre en avant les décisions qui peuvent être prises au cours du processus de création et de les croiser avec le résultat final des stratégies narratives, visuelles et textuelles observables dans le corpus.

Cities are generally presented as inhuman and hostile in children’s picturebooks. The grim vision of exclusive urban spaces is often opposed to the depiction of an idealized rural environment. Such a dichotomy in French children’s picturebooks closes any potential for the transformation of the representation of cities towards a more habitable and inclusive space. It is temptative to think of poverty as a theme that could reinforce this dual vision, as urban spaces make salient the exclusion of the children and the poor. Indeed, poverty is often associated with cities and seems particularly concentrated and visible in those contexts. However, a close examination of contemporary children’s picturebook about poverty highlights two potential ways to improve cities, without denying the harsh reality of it. The iconotextual medium seems to open up a way for the transformation of the city. On one hand, they acknowledge the attractivity of cities and the economic opportunities they offer for rural inhabitants who often face harsher conditions back in the village. The picturebooks highlight the paradox of the city, in which a city’s attractivity makes poverty more visible. On the other hand, the detailed depiction and narration of the many specific issues at stakes in urban spaces draws potential concrete solutions towards a more desirable city for all. This article proposes the joint analysis of two body of work. On one hand, it relies on a corpus of children’s picturebooks about poverty established by the Center for Documentation and Information about Children’s Literature (CRILJ) and extended through the Ricochet database. The restricted selection focuses on the picturebooks in which the city is a key visual, narrative and textual element. It encompases picturebooks featuring urban poverty in a occidental context often associated with homelessness, and picturebooks translated and published in France which focus on migration from rural areas to urban ones. On the other hand, the analysis is based on the creation and production of a series of picturebooks co-written with Nobel Prize Laureate and economist Esther Duflo, and published by Le Seuil Jeunesse in 2022 and 2023. The main focus is on the third book which is about economic migration, but draws from the many visual, textual and narrative occurrences of the city in the whole series. This approach allows for a detailed understanding of the creative challenges in representing the city in picturebooks about poverty, as well as a comparison with the various visual, textual and narrative strategies operated by illustrators and authors.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en