L’apologie de la politique coloniale française dans la littérature pour la jeunesse avant 1914 : un soutien sans limites ?

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Si la littérature pour la jeunesse se charge, à partir de 1871, de diffuser et d’exalter les thèmes patriotiques activés par le souvenir traumatisant de la guerre de 1870, elle ne manque pas non plus de faire l’apologie de la politique d’expansion coloniale qui se met en place dans les années 1880. Approuvant largement ces conquêtes territoriales qui viennent compenser la perte de l’Alsace-Lorraine, la littérature pour la jeunesse privilégie principalement la mission « civilisatrice » de la France, sans négliger pour autant l’intérêt économique et financier de la colonisation. Ces romans de jeunesse présentent peu de restrictions, sinon limitées voire ambiguës, à l’approbation très majoritaire qu’ils apportent à la politique coloniale de la troisième République. En cela, ils ont contribué, pendant plusieurs générations, à conditionner les jeunes esprits et participé à l’adhésion de l’opinion publique à la politique impérialiste de la France.

From 1871 onward, children’s literature took up the task of spreading and promoting patriotic themes inspired by the traumatic memory of the 1870 Franco-Prussian war, while also not failing to glorify the policy of colonial expansion that was put in place in the 1880s. Widely approving of these territorial conquests, which compensated for the loss of Alsace-Lorraine, children’s literature often privileged France’s "civilizing" mission, without overlooking the economic and financial interests inherent in colonization. These children's novels present few to no restraints in the overwhelming approval they give to the colonial policy of the Third Republic. In this way, they contributed to the conditioning of young minds for several generations, and contributed to the support of public opinion on French imperialist policy.