3 décembre 2021
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Dominique Perrin, « L'album de grande diffusion, un corpus populaire entre discrétion et illégitimité (2). Des pratiques de classe à la recherche en didactique de la littérature », Strenae, ID : 10.4000/strenae.8823
Un certain nombre d’enquêtes attestent la présence de l’album de grande diffusion — vaste corpus défini par sa solidarité avec la grande distribution, sa présence constatée dans des foyers socio-culturellement diversifiés, et sa quasi invisibilité dans la sphère savante — dans les corpus fréquentés à l’école. En décalage par rapport à des prescriptions officielles focalisées sur une production relativement restreinte, les usages observés relèvent souvent d’activités langagières peu formalisées, peu rentables en termes d’apprentissages, dans les premières classes de maternelle. Un petit nombre de travaux offre cependant une analyse fine de ce que peuvent être ces usages et de leurs enjeux en matière d’initiation à la culture écrite mais aussi à la littérature, du cycle 1 au cycle 3. Si ces propositions didactiques témoignent de la pertinence, peut-être de la nécessité de faire une place aux albums « grand public » dans les corpus scolaires, elles pointent aussi les enjeux d’un chantier critique et théorique visant à décrire les éventuels traits spécifiques de cette production mais aussi sa diversité, voire son hétérogénéité internes. L’analyse des enjeux propres à la sphère scolaire permet ici de reprendre la question de la définition de la littérature illustrée adressée à l’enfance, les frontières entre productions légitime et non légitime apparaissant particulièrement poreuses et incertaines.