29 juin 2022
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Charles Davoine, « Des ruines pour la postérité ? Le temple d’Apollon à Daphné après l’incendie de 362 », Syria, ID : 10.4000/syria.12029
Le temple d’Apollon à Daphné n’a pas été intégralement détruit par l’incendie de 362 : les auteurs païens déplorent surtout la disparition de la statue du dieu, tandis que les chrétiens s’en réjouissent et insistent également sur l’embrasement du toit pour démontrer que le feu fut envoyé du ciel et ne fut pas l’œuvre des hommes. Les murs et les colonnes du temple ont continué de marquer longtemps le paysage, si l’on en croit deux œuvres de Jean Chrysostome et un passage de l’Histoire ecclésiastique de Philostorge. L’absence de restauration du bâtiment et de démolition des vestiges illustre le sort ambigu des lieux de culte païens à la fin du ive siècle et s’explique aussi par le prestige du site de Daphné et de son bois sacré. Par ailleurs, Jean Chrysostome, dans son Discours sur Babylas, donne des ruines du temple une description inédite par sa précision et leur prête la fonction de mémorial pour la postérité. Toutefois, le prédicateur chrétien n’appelle pas à une conservation volontaire des vestiges, mais son discours montre comment, dans cette période de transition religieuse, les bâtiments détruits peuvent être investis de significations radicalement nouvelles.