20 mars 2024
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Aurélia Azéma et al., « Enquêter dans le noir : faire parler les armatures des crêtes de faîtage de Notre-Dame de Paris, vestiges de l’incendie du 15 avril 2019 », Technè, ID : 10.4000/techne.18935
L’incendie du 15 avril 2019 a provoqué la disparition de la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Telles sont les apparences depuis le sol, mais, en prenant un peu de hauteur, la réalité est tout autre. Les éléments décoratifs qui la composaient se sont principalement transformés sous l’effet de l’incendie, y ont perdu leurs cohérences, leurs fonctions originelles dans l’édifice, se retrouvant tous rassemblés en un amas confus de matières noires. De longs mois de tri selon une méthodologie adaptée, construite sur le modèle des fouilles archéologiques, ont permis de dresser un bilan quantitatif, mais aussi une estimation de l’état de conservation de ces vestiges. Que les débris soient in fine réemployés ou bien qu’ils servent de témoins patrimoniaux, ces travaux facilitent le travail de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise d’ouvrage en charge de la reconstruction, mais aussi les recherches relatives à l’histoire de la construction et des restaurations de la cathédrale.Parmi les milliers de clous, les centaines de tiges boulonnées ou encore l’ensemble des armatures de la charpente, les squelettes en fer qui armaient la coque en plomb des éléments de crête de faîtage ont fait l’objet d’une recherche approfondie. Une étude archivistique menée en parallèle d’une approche typologique et matérielle a rendu possible la reconstitution de ce véritable puzzle géant et complexe, compte tenu du caractère méconnaissable de certaines pièces. Cette enquête a permis de comprendre les différentes phases d’interventions sur ces objets ainsi que leur évolution technique au fil des décennies, depuis leur création au xixe siècle par l’architecte Viollet-le-Duc jusqu’aux stratégies de restauration adoptées aux xxe et xxie siècles (réemploi, modification, remplacement).