7 mars 2022
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Seyhan Bayraktar, « Remembering the Armenian genocide in contemporary Turkey », Témoigner. Entre histoire et mémoire, ID : 10.4000/temoigner.2023
J’affirme dans cet article que, si le génocide arménien fait effectivement l’objet depuis 2000 d’un « boom mémoriel » en Turquie, cela a aussi détourné l’attention de l’importance d’une reconnaissance formelle du génocide. En outre, seul l’État turc est tenu pour responsable du discours négationniste. Lorsque l’on examine les cadres mémoriels qui structurent le discours public actuel en Turquie, on constate qu’il s’agit plutôt, en termes qualitatifs, d’une continuité que d’une rupture dans le recours aux schémas négationnistes. Plus encore, le fait que l’on discute aujourd’hui ouvertement du génocide arménien est justement exploité par l’État turc dans son programme de négation : en effet, il n’y a plus de tabou sur la « question arménienne » en Turquie. L’engagement de la société civile turque a certes beaucoup retenu l’attention, tant sur le plan national qu’international, mais au lieu de se concentrer sur le développement d’un monde associatif solide en Turquie, il me paraît plus essentiel de se pencher sur les besoins et les demandes des victimes.