25 mai 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2031-4183
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2506-6390
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Vincent Lefebve, « De plaats van Justitie in het parcours van de erkenning van de slachtoffers van massamoorden », Témoigner. Entre histoire et mémoire, ID : 10.4000/temoigner.8654
La victime, alors qu’elle participait au procès international pénal en qualité de simple témoin, s’est vue reconnaître une place procédurale spécifique suite à l’adoption du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (1998). Cet article interroge une telle évolution non à partir de la réalité des textes et de l’activité des juridictions, mais à partir des représentations de la justice pénale internationale au cinéma. Alors que la quête de reconnaissance des victimes de crimes de masse est absente de la réalisation pionnière qu’est Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer (1961), la renaissance du projet pénal international durant les années 1990 s’accompagne d’un certain nombre d’œuvres beaucoup plus attentives à la situation des victimes. Le film La Révélation de Hans-Christian Schmid (2010) est à cet égard particulièrement emblématique. Cette lecture en miroir proposée entre deux œuvres cinématographiques éloignée dans le temps permet ainsi d’éclairer la thématique de l’instrumentalisation des enceintes judiciaires à des fins politiques. Alors que sur Jugement à Nuremberg plane le spectre d’une justice politisée qui pourrait faire obstacle à la punition des coupables pour les crimes qu’ils ont commis, la crainte que met en lumière La Révélation est que l’intrusion de considérations politiques dans le cours du procès rende impossible la reconnaissance des victimes en tant que victimes.