Représentations du régime de Vichy ou « se souvenir de ne pas oublier »

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7 juillet 2009

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Jean Viaud, « Représentations du régime de Vichy ou « se souvenir de ne pas oublier » », Temporalités, ID : 10.4000/temporalites.400


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Parmi les différentes manières de concevoir la mémoire collective, celle-ci peut être envisagée comme une re-présentation du passé ou une représentation sociale de l’histoire (Viaud, 2003). Il s’agit alors de rendre compte des représentations de sens commun portant sur le passé en mettant en évidence les logiques de connaissance qui leur sont sous-jacentes (Moscovici, 1976 ; Bourdieu, 1997). Deux études par questionnaires portant sur la période de Vichy utilisant des associations de mots, des exercices visant à appréhender les connaissances historiques et différentes échelles d’opinion sur le « devoir de mémoire », ont été réalisées auprès d’une population tout venant d’une part et d’étudiants en psychologie d’autre part. Les résultats montrent que les représentations sont construites à partir de : 1) une relative pauvreté des connaissances historiques, 2) une centration sur quelques personnages, lieux et événements, 3) l’organisation à partir d’un lieu commun opposant les deux France, et 4) l’inscription déontique du souvenir. Ces résultats permettent de penser que ce lieu commun est doublé par des références axiologiques opposant le bien et le mal, ramenant les représentations de la période à la seule forme déontique de la mémoire : « se souvenir de ne pas oublier ». Enfin, la valeur exemplaire de cette représentation sera interrogée en tant qu’elle constitue une protection efficace de la répétition qu’elle est censée prévenir. C’est finalement la question de la fidélité au passé qui sera mise en rapport avec la transmission de la mémoire.

There are several ways to conceive collective memory. Among them, it can be seen as a re-presentation of the past or as a social representation of History (Viaud, 2003). These conceptions can help apprehend common sense representations concerning the past by making the underlying logics of knowledge evident (Moscovici, 1976; Bourdieu, 1997). Two studies by questionnaire on the Vichy period have been carried out with different samples, including word associations, exercises measuring historical knowledge and various opinion scales on the “duty of memory”. The results show that representations are made of: 1) a relative paucity of historical knowledge, 2) a focus on some historical persons, places and events, 3) a content organized on a topos opposing two ideas of France, and 4) a moral imperative to remember. These results allow us to think that this principle is moreover articulated on axiological references pitting good against evil. As a result, the representations of the period are restricted to a deontic form of memory: “remembering not to forget”. Lastly, the exemplary value of this representation will be interrogated as constituting an effective protection against the repetition which it is supposed to prevent. What is finally being connected to the transmission of memory is the issue of fidelity to the past.

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