23 juillet 2020
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Romain Roy, « Pourquoi fouette-t-on les éphèbes à Sparte ? », Temporalités, ID : 10.4000/temporalites.6514
L’antique cité de Sparte conserve pour nous, contemporains, l’image d’Épinal d’une cité martiale et rude. Les concours rituels organisés autour de l’autel d’Artémis Orthia n’y sont pas pour peu : devant l’autel de la déesse, les éphèbes de la cité doivent y supporter le plus longtemps possible les coups de fouet qui leur sont assénés. La notoriété de cet ensemble rituel a entraîné la production de sources nombreuses cherchant à justifier une violence jugée singulière. Parmi les causes alléguées, celles de nature religieuse ont été qualifiées d’aition par les historiens des religions : elles sont alors appréhendées comme autant de mythes expliquant le rite. Cette dichotomie aition/rituel n’est cependant qu’une projection contemporaine sur les récits des Anciens. En partant du principe que les auteurs antiques ne sont en aucun cas des collègues de travail, cet article partira d’une analyse attentive aux différents contextes énonciatifs des sources qui sont à disposition de l’historien. À partir de là, il deviendra possible d’interroger les logiques multiples des configurations temporelles anciennes qui, à nos yeux, lient temporalité rituelle et temporalité religieuse. On se demandera alors s’il est possible de dégager une « manière grecque » d’appréhender le temps religieux.