26 août 2010
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Vlad Naumescu, « Le vieil homme et le livre », Terrain, ID : 10.4000/terrain.14065
En dépit de critiques récentes, l’anthropologie n’a pas encore admis que ses conceptions de la transmission culturelle sont dominées par des ontologies temporelles, par le « continuisme » qui domine notre discipline. Cet article montre que les ethnographies de la transmission culturelle devraient systématiquement prendre en compte sa temporalité et son historicité. J’y explique comment les vieux-croyants (une branche schismatique de l’orthodoxie russe) cultivent un millénarisme quotidien où se mêlent des temporalités distinctes. Issus d’une tradition orthodoxe qui met en valeur sa propre continuité, les vieux-croyants ont appris à percevoir concrètement la finitude de ce monde et l’imminence de l’Apocalypse. Réagissant aux circonstances historiques, ils ont adopté une conception kénotique de la vie chrétienne, que l’on retrouve dans les modalités particulières de la transmission religieuse.