26 août 2013
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Abderrahmane Moussaoui, « Rire en situation de violence », Terrain, ID : 10.4000/terrain.15210
Rire dans les moments les plus graves peut être le signe manifeste du mépris ou de l’indifférence à l’égard d’une situation. Il peut signifier également une tentative de juguler ses probables débordements dont on craint les effets dévastateurs. De telles raisons peuvent suffire, en temps de paix, à justifier la présence ou le surgissement du rire dans ces moments de fatalité ou d’impuissance. En ces circonstances, le rire est sérieusement ritualisé et son espace-temps rigoureusement défini, de manière à garantir aux membres du groupe ébranlé un bénéfice ardemment espéré. Le rire paraît toutefois plus surprenant quand, avec insolence et désinvolture, de manière quasi impromptue, il vient s’introduire au cœur du tragique dans les moments extrêmes de folie humaine. En revenant sur la décennie de violence meurtrière qu’a vécue l’Algérie dans les années 1990, je tenterai de faire ressortir quelques-uns des différents sens que peut prendre le rire en situation de violence.