9 avril 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5450
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0760-5668
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Jean-Baptiste Eczet et al., « Est-il possible de faire le portrait d’un migrant ? », Terrain, ID : 10.4000/terrain.16129
L’exercice du portrait, qu’il soit littéraire ou photographique, se donne implicitement comme un mode de connaissance, un moyen d’ériger un destin individuel en figure générique ou un instant de vie en emblème d’un fait historique. Ceux que l’on appelle « migrants », selon une appellation qui transforme leur voyage en condition, sont ainsi des modèles fréquemment choisis par les journalistes ou les photographes pour donner chair à un fait social majeur du monde contemporain. Mais de qui ou de quoi sont-ils en fait le modèle ? Quelle différence le medium choisi – visuel ou textuel – induit-elle ? L’exercice du portrait recèle en fait des pièges épistémologiques que cette proposition s’efforce de déjouer très empiriquement par essais et erreurs, en croisant de manière inédite photographies, récit, analyse anthropologique et paroles de migrants. Afin de renouveler le genre, à défaut de le sauver.