Viandes amazoniennes, morale universelle ?

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15 juillet 2020

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Emmanuel de Vienne, « Viandes amazoniennes, morale universelle ? », Terrain, ID : 10.4000/terrain.19996


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Les cinq articles publiés dans ce dossier débattent de la question de l’universalisme moral et des différences culturelles concernant la consommation de viande en Amazonie. Un article de Stephen Hugh-Jones intitulé « Bonnes raisons ou mauvaise conscience ? De l’ambivalence de certains amazoniens envers la consommation de viande », publié dans les colonnes de cette revue en 1996, est à l’origine de ce débat. L’auteur y remettait en question la vision d’une altérité culturelle amazonienne radicale face aux animaux mangés. Ainsi en Amazonie comme en Europe la consommation de viande entraînerait chez les humains une même ambivalence. Dans un article publié deux ans plus tard, Philippe Descola jugea ces ressemblances superficielles et préféra y voir des modèles ontologiques irréconciliables. Plus récemment, en 2016, Florent Kohler reproche à nos deux auteurs une même construction idéale de l’animisme, qui leur fait assimiler les animaux à des personnes tandis qu’en 2020 Felipe Vander Velden reprend à son compte l’intuition de Hugh-Jones sur l’empathie entre humains et animaux en la précisant toutefois. En se répondant les uns aux autres sur une période de vingt-cinq ans, les arguments des auteurs approfondissent la question de la consommation de la viande tout en faisant défiler en arrière-plan certaines étapes de la discipline anthropologique dont le tournant ontologique. Le débat revêt une pertinence contemporaine qui dépasse les faits amazoniens dans lesquels il est ancré.

The cinq articles published in this collection discuss the issue of moral universalism and cultural differences regarding meat consumption. An article by Stephen Hugh-Jones entitled “Bonnes raisons ou mauvaise conscience ? De l’ambivalence de certains amazoniens envers la consommation de viande”, published in the columns of this review in 1996, is at the origin of this debate. The author challenged the vision of a radical Amazonian cultural otherness regarding the eating of animals. It appears that in the Amazon as in Europe, the consumption of meat leads to a similar ambivalence. However, in an article published two years later, Philippe Descola saw irreconcilable ontological models behind these similarities which he deemed superficial. More recently, in 2016, Florent Kohler criticized these two authors for using one and the same ideal construction of animism, which makes them assimilate animals to people, while in 2020 Felipe Vander Velden took up Hugh-Jones’ intuition on empathy between humans and animals. By dialoguing with each other over a period of twenty five years, the authors' arguments deepen the question of meat consumption while revisiting certain stages of the discipline of anthropology, including the ontological turn, in the background. The debate has a contemporary relevance which goes beyond the Amazonian case, where it nevertheless remains anchored.

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