Survivre au désastre après Katrina

Fiche du document

Date

19 août 2022

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Terrain

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0760-5668

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5450

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess


Résumé 0

La temporalité du désastre, ouvrant à un temps qualitativement différent, supposé homogène, délivre pourtant des opportunités requérant des réponses en rebond de la part de ceux qui y sont pris. L’impact de Katrina, dans un univers urbain gorgé d’eau aura eu pour effet aussi bien de faire émerger des lignes de résistance que d’ouvrir des vannes pour de nouveaux flux. En l’absence de toute organisation des secours par les pouvoirs publics, les Néo-Orléanais affligés de maladies mentales chroniques auront été livrés à eux-mêmes dans la ville inondée, ainsi que le capturent les éléments d’histoire orale récoltées pendant quatre ans d’observations. Pour certaines de ces personnes souffrant de maladies au long cours, survivre au désastre ne tranchait en rien avec leurs vies antérieures, s’y retrouvant prises dans les mêmes sinuosités circulaires, portées par les flots et sans aucune force extérieure vers laquelle se tourner pour y adosser leurs élans, tels ces navigateurs à l’époque de la marine à voile encalminés, faute de la moindre brise, dans les zones équatoriales. Pour d’autres ce fut l’occasion de rompre avec les scripts qui enclavaient leur quotidien : ceux des routines des rapports patient-soignant, aussi bien que du poids du stigmate. Loin de stagner, ils bougèrent, improvisant à chaque tournant rencontré, qu’il y aille d’une intervention divine ou d’un simple concours de circonstances. En prise avec de multiples sous courants, ils bricolèrent des solutions provisoires au gré de leurs rencontres et des ressources dénichées. De tels cheminements ou déambulations composent une géographie des lieux dans un monde grand ouvert, à bonne distance des corridors institutionnels et des espaces marginaux bridant leurs agir et rétrécissant l’éventail de leurs relations. L’arche monumentale de Marc Bradford, directement inspirée de Katrina, résonne particulièrement avec cette variété d’expériences, de l’exclusion au possible d’une communauté renaissante. Aussi précaire soit-elle.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en