14 mars 2024
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Benjamin Bürbaumer, « Alliances et accumulation », Terrains/Théories, ID : 10.4000/teth.5747
Le présent papier propose de mobiliser une des contributions majeures de l’ouvrage Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui de Nicos Poulantzas, à savoir le concept de « bourgeoisie intérieure » afin de mettre en exergue le fondement structurel des relations de plus en plus conflictuelles entre les États-Unis d’Amérique, la Chine et la Russie. En appliquant la lecture politico-économique poulantzassienne des flux internationaux des capitaux à l’étude d’un ensemble de données statistiques relatives à l’investissement direct à l’étranger, ce papier montre que la mondialisation reste un processus fragmenté et propice au conflit. Dès lors que la multiplication des liens commerciaux et financiers n’est pas accompagnée de la formation d’une bourgeoisie globalement intégrée, l’interdépendance entre différents pays reste fragile. L’argument fondamental de ce papier est que l’absence de bourgeoisie intérieure favorable au capital américain tant en Russie qu’en Chine facilite la crispation de la politique mondiale. C’est ainsi que l’économie politique internationale de Poulantzas fournit un instrument explicatif structurel pour comprendre à quel point les tensions politiques, qui secouent actuellement le monde, sont associées au processus d’accumulation du capital.