Fontenelle “esprit fort”

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29 décembre 2016

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Jean Dagen, « Fontenelle “esprit fort” », ThéoRèmes, ID : 10.4000/theoremes.892


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Pour saisir la pensée de Fontenelle sur la religion, il convient de remarquer qu’il invente un langage philosophique qui refuse délibérément et le discours des métaphysiques et de la théologie traditionnelles et la perspective des historiens anciens ou modernes de la philosophie. Dès les Dialogues des morts, il use d’une critique nominaliste capable de réduire toute doctrine religieuse à du verbalisme. Il développe selon une logique d’inspiration cartésienne, revendiquée dans la Digression, un rationalisme de méthode propre à dénoncer les récits et fables dont se constituent les traditions et singulièrement les dogmes chrétiens. À l’idée de providence il oppose la connaissance des lois de la nature, comme à l’occasionnalisme théologique le principe de causalité ; s’il médite sur la Pluralité des mondes, c’est sans songer à un créateur. De la puissance de l’imagination, qui n’invente que mythes, croyances et rites, il se défend dans les Oracles avec l’aide du simple bon sens. Agnostique, il parodie les preuves de l’existence de Dieu et conçoit des organisations sociales et politiques exemptes de religion (Histoire des Ajaoiens). Il paraîtrait raisonnable selon Fontenelle de penser que la liberté et le progrès de l’esprit sont nécessaires, et peut-être probables, quand la raison qui inventa la « géométrie de l’infini » devient pertinente dans les sciences de l’homme et les arts.

Going thoroughly through Fontenelle’s thought about religion, it is advisable to point out that he creates a philosophical language, which deliberately denies both the discourse of traditional metaphysics and theology, and the point of view of ancient and modern historians of philosophy. As early as his Dialogue des Morts, he practices a nominalistic criticism in order to remove any meaning from religious discourse. Using a logic method inspired from the Cartesian pattern, as he claims in his Digression, he explains rationaly how beliefs, specifically Christian dogmas, are made of tales and myths. He sets up the knowledge of natural laws against the idea of providence, he sets up the chain of causes against occasionalism. He also envisions the Pluralité des Mondes without the need for any creator. He rules out the power of imagination which produces only illusions, beliefs and worships, by resorting to common sense, as evidenced in the Oracles. His agnostic mind parodies the demonstration of God’s existence and conceives social and political systems free from religion (Histoire des Ajaoiens). In Fontenelle’s view, it would be reasonable to think that freedom and progress of the human mind are a likely, and maybe even a necessary evolution. That is because it has already been proven by the rationalism behind the “Géométrie de l’infini”, which is now extending to human sciences and arts.

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