De quoi le licenciement libère-t-il ?

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17 décembre 2012

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Mélanie Guyonvarch, « De quoi le licenciement libère-t-il ? », Trajectoires, ID : 10.4000/trajectoires.884


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Le licenciement, cette forme imposée de non-travail, est sans aucun doute source de difficultés. Or, le présent article éclaire un autre aspect des témoignages de licenciés : certains se disent au contraire libérés, soulagés voire heureux que le licenciement leur ait permis de porter un autre regard sur leur rapport au travail et sur leur mode de vie. Ceux-là font en quelque sorte l’expérience des « travailleurs sans travail » qu’évoquait Hannah Arendt en 1958 dans sa critique de la société moderne focalisée sur le travail. L’expérience du licenciement permet de rendre tangible une ambivalence non explicitement exprimée en situation ordinaire de travail : le profond attachement au travail coexiste avec une forte distanciation aux valeurs de la société capitaliste contemporaine, que ces salariés disent cautionner ou subir sans s’y reconnaître. S’ils ne peuvent pas forcément s’en affranchir, ce non-travail imposé est alors l’occasion d’une prise de recul réflexive sur leur rapport au travail et sur les incidences de ce dernier sur leurs modes de vie, d’engagement et de pensée.

Eine Entlassung, als aufgezwungene Form von Nicht-Arbeit, bringt ohne jeden Zweifel vielfältige Schwierigkeiten mit sich. Dieser Artikel beschäftigt sich jedoch mit einem anderen Aspekt der Entlassung, der in der Befragung von Betroffenen aufscheint : Ein Teil der Befragten gibt an, sich befreit, erleichtert oder gar glücklich darüber zu fühlen, dass die Entlassung ihnen einen neuen Blick auf ihr Verhältnis zur Arbeit und auf ihren Lebensstil verliehen habe. Sie erfahren gewissermaßen das, was Hannah Arendt 1958 über die „Arbeiter ohne Arbeit“ im Rahmen ihrer Kritik der modernen, auf die Arbeit fokalisierten Gesellschaft schrieb. Im Erleben der Entlassung tritt eine Ambivalenz zutage, die sich im gewöhnlichen Arbeitsalltag nicht explizit äußert : Die tief empfundene Bindung zur Arbeit geht einher mit einer starken Distanzierung von den Werten unserer kapitalistischen Gesellschaft, welche die Entlassenen, so ihre Aussage, mittragen oder erdulden, ohne sich mit ihnen zu identifizieren. Zwar können sie sich nicht ganz von diesen Werten lösen, doch erscheint die erzwungene Nicht-Arbeit nun als Chance zur Bewusstmachung ihrer eigenen Beziehung zur Arbeit und deren Auswirkungen auf Lebensstil, Engagement und Weltsicht.

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