26 avril 2022
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Sylvie Martin-Mercier, « D’Omegna à Vénus. La géographie rodarienne entre lieux réels et lieux imaginaires », Transalpina, ID : 10.4000/transalpina.2408
À la lecture des textes en prose et filastrocche de Gianni Rodari, l’on est d’emblée frappé par les multiples références spatiales, apparaissant souvent dès le titre. Partant des premiers textes en prose des années 1950, cet article se propose d’analyser l’imaginaire géographique rodarien en faisant émerger trois moments essentiels : après un traitement réaliste de la géographie, au service d’un combat politique et social, on constate un retournement de perspective, les espaces étant entièrement revisités par l’imagination de l’auteur, sur la trace des réflexions menées dans la Grammatica della fantasia. Naissent alors de véritables fantaisies géographiques mettant en scène le cosmos, les mondes mythologiques et fabuleux, les espaces des contes de fées et des fables transformés, réinvestis. Cette lecture fait émerger le fort ancrage de ces textes dans l’aire géographique italienne, mais aussi leur dialogue constant avec le monde et le cosmos. Toutefois, l’analyse révèle que cet imaginaire géographique est presque exclusivement fondé sur l’accumulation des toponymes, et bien peu sur la mise en place de structures spatiales originales. Le dernier point permet d’aborder les lieux chers à Rodari qui subissent un traitement particulier, bénéficiant de descriptions qui les transforment dans de riches décors pour des histoires fantastiques, investis d’une charge émotive réelle, bien que volontairement effacée.