2 mai 2022
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Monica Galfré, « Coercizione e consenso nella scuola fascista », Transalpina, ID : 10.4000/transalpina.2724
Une image édulcorée de l’école fasciste semble être encore profondément ancrée dans l’historiographie et dans la mémoire collective. L’évocation récurrente d’un « fascisme de façade », cache la conviction – généralement construite sur les témoignages de certains protagonistes d’exception – que l’enseignement a pu conserver des marges de liberté. C’est en ce sens que se manifeste clairement la résistance à considérer l’école comme faisant partie intégrante d’un régime qui, par-delà ses ambitions et ses limites, se présente comme totalitaire. Cette tendance est fondée sur des raisons historiques et historiographiques complexes. D’une part le rapport de continuité et rupture entre libéralisme et fascisme, entre fascisme et république, dont le nœud, au niveau de l’école, se situe dans la réforme Gentile et dans sa longue durée du point de vue formel ; d’autre part, l’absence de confrontation entre histoire de l’instruction, conçue comme une histoire séparée, et histoire générale, de sorte que les jugements sur l’école semblent être encore tributaires de la difficulté avec laquelle on a reconnu l’existence d’une culture fasciste. Pour reconstruire le rôle de l’école à l’intérieur du régime, il convient d’adopter une optique plus large qui, allant au-delà de l’opposition entre l’autorité de l’État et la liberté de l’individu, soit en mesure de restituer la contamination entre des dimensions et des plans différents : entre centre et périphérie, entre enseignement et apprentissage, entre public et privé, entre spontanéité et autocensure. Ceci implique de tenir compte non seulement des normatives, mais aussi de leur application ; et ceci est lié, plus généralement, à l’exigence de reconstruire le processus de fascisation de l’école à la périphérie, là où l’on peut observer les dynamiques concrètes et les protagonistes réels du processus éducatif, les enseignants et les élèves. Ce n’est que sur cette base que l’on peut relancer la question fort complexe des résultats effectifs de l’endoctrinement fasciste.