13 juin 2022
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Giuseppe Sangirardi, « Les Operette morali ou les fêtes du deuil », Transalpina, ID : 10.4000/transalpina.3633
: Pour Leopardi mourir c’est rire un peu, ou du moins en acquérir le pouvoir. Les Operette morali, un livre qui surgit dans son imaginaire sous le signe du rire lucianesque, est aussi, de ce fait, un livre qui s’ouvre sans cesse sur la vision de la mort et qui manipule une hantise de la mort. Mais il y a deux sortes de mort, dont les images se superposent et s’entrecroisent d’un texte à l’autre : la mort de la vie et la mort qui est dans la vie. Vivre c’est ne pas vivre ; ainsi la mort occupe-t-elle entièrement l’espace vital par la négation continue de l’élan vital, selon une contradiction meurtrière siégeant au cœur de l’être, que justement les Operette parviennent à dévoiler. Mais il y a aussi une mort qui met fin au non-vivre qu’est la vie, une mort qui est donc allègement, délivrance de la mort. Cette dernière est la mort qui chante par la voix d’un chœur inspiré de momies, incarnation ultime, dans un livre de prose philosophique, de cet imaginaire de la mort qui côtoie l’imaginaire du rire, l’un et l’autre étant la formation poétique qui répond au besoin d’affirmer sa conscience au-delà de la souffrance du désir bafoué.