19 décembre 2019
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Enrico Gheller, « Il cinema italiano di fronte alle migrazioni (1994-2014) : da uno sguardo personale a uno sguardo politico », Transalpina, ID : 10.4000/transalpina.452
À partir des années 1990, la péninsule italienne a été concernée à plusieurs reprises par des flux migratoires auxquels les institutions n’ont presque jamais su répondre de façon humaine. Face à ce défaut de compréhension et de solidarité, le cinéma a dû se charger, plus que les autres dispositifs, de suppléer ce manque de compréhension et de solidarité. De 1994 à 2014, la figure et le rôle du migrant dans le cinéma italien ont subi des évolutions fondamentales : l’« Autre » est progressivement passé d’un rôle complémentaire à une position plus autonome dans la narration. D’un rôle de « miroir » dans lequel se reconnaître, l’étranger s’est transformé en un objet d’enquête, et souvent en sujet de narration. Cette évolution s’est accompagnée d’un changement de ce genre de cinéma ; si au début on s’appuyait surtout sur des schémas de genre traditionnel, dans les années 2000 on a assisté à l’affirmation de formes documentaires fortes et à leur intégration cohérente dans les structures de la fiction. À cette transformation fondamentale, grâce par ailleurs à l’essor d’une nouvelle génération de cinéastes engagés, s’est ajoutée une augmentation progressive du niveau d’engagement politique de ce cinéma face à une question de plus en plus centrale dans le débat politique italien.