3 juillet 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1765-2766
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Anne Cadin, « La presse et ses passeurs méconnus, intermédiaires indispensables à la circulation de la littérature américaine en France dans les années 1940 », Transatlantica, ID : 10.4000/transatlantica.20589
La presse a été un intermédiaire indispensable à la circulation de la littérature des États-Unis dans les années 1940 en France ; pourtant, son rôle dans ce processus d’importation a été très peu étudié. Or, l’étude d’un corpus d’une quarantaine de titres (Combat, La Bataille, Action, Carrefour, Esprit...) confirme l’hypothèse de la construction d’un « goût français » en termes de littérature américaine, mais aussi le fait que l’éloge de l’apport américain est rapidement critiqué dans les périodiques, d’ailleurs de toutes étiquettes, ce qui a pu donner lieu à de virulentes polémiques. En outre, c’est dans la presse que des passeurs demeurés méconnus apportent leur pierre à l’édifice de la construction du discours critique autour d’une possible influence des textes d’Outre‑Atlantique sur les écrivains français : il s’agit d’universitaires (Las Vergnas, Sigaux, Larnac), d’aficionados exigeants (Beaumont, Blanzat, Fauchery, Hoog, Lalou, Morel) mais aussi de détracteurs de cette importation (Henriot, Kanapa). L’arrivée massive de la littérature américaine en France ne génère pas seulement une éphémère fébrilité médiatique : au contraire, c’est dans la presse qu’est scruté ce « moment » littéraire américain et que sont abordées des problématiques essentielles, telles que la réalité de la nouveauté de l’apport américain ou l’avènement d’une massification littéraire par le biais de l’influence américaine.