30 novembre 2023
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Stefania Iliescu, « A Sense of Time(ly) Seeing in DeLillo’s Later Novels », Transatlantica, ID : 10.4000/transatlantica.21651
Le présent article se propose d’examiner la manière dont l’œuvre tardive de Don DeLillo utilise l’ekphrasis pour explorer de nouvelles modalités de perception de la réalité à travers les écrans ; ces modalités permettent aux lecteurs de découvrir les effets de l’hybridation de la réalité et de ressentir l’impact de l’omniprésence des médias et des dispositifs technologiques qui déforment à la fois la perception du temps et celle de la réalité expérientielle. La qualité de l’expérience perceptive est au cœur de l’esthétique de l’écrivain, qui prend appui sur la capacité du langage à exprimer la perception subjective des personnages tout comme les sensations et les émotions qui façonnent leur vie mentale impliquant activement leur corps pour susciter l’empathie des lecteurs. Contrairement aux romans publiés avant 2000, où la représentation d’images conduit à un phénomène d’hyper-réalité, son œuvre tardive déploie une rhétorique du voir qui donne lieu à une expérience de lecture dont la puissance révèle le présent au lecteur. L’implication de ce dernier réside tant dans l’émergence de la figure du lecteur-spectateur que dans la tension provenant de la dynamique qui se crée entre l’acte de voir propre aux personnages et la réception du récit ; l’acte de lecture revêt ainsi une signification affective. La lecture, à l’instar du visionnage des images médiatiques, devient une expérience incarnée, ce qui permet aux lecteurs de faire l’expérience de la perception subjective du temps propre aux personnages, de ressentir de l’empathie ou bien de suspendre toute réponse empathique.