2 juillet 2013
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Delphine Burguet, « Des voix pour un bilo. L’expulsion rituelle du maléfique à travers les chants polyphoniques », Transposition, ID : 10.4000/transposition.123
À travers cette étude de cas, nous proposons de repérer la fonction sociale de la polyphonie engagée lors des rites d’expulsion ou d’exorcisme effectués à Madagascar. Depuis les plus anciennes descriptions ethnologiques, la participation communautaire par l’exécution sonore et gestuelle est inhérente au rite : la dimension collective est à considérer comme un élément rituel fondamental qui conduit au rétablissement de l’ordre cosmique et par là, de l’ordre social. L’ensemble des acteurs du rite ne se limite pas à la victime, à ses proches et au devin-guérisseur ; les chanteurs, danseurs et musiciens se révèlent des participants actifs dans ce combat mené contre le mal, interprété comme un désordre. La polyphonie et la polyrythmie favorisent la guérison des maux. L’adhésion communautaire par le biais du chant montre l’investissement social engagé dans cette lutte car la maladie, le mal ou le malheur d’un individu ou d’un groupe touche l’équilibre de la communauté toute entière. Les voix, vibrant ensemble, soutiennent le malade, encouragent le devin-guérisseur, expulsent le mal et harmonisent le groupe social.