19 mars 2020
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Michael Guida, « Nature’s Sonic Order on the Western Front », Transposition, ID : 10.4000/transposition.4770
Les spécialistes du son et les historien.nes ont beaucoup exploré le bruit de la guerre. Néanmoins, dans les tranchées du front de l’Ouest, il y avait plus à entendre que le bruit inédit des bombardements. Une culture de l'écoute orientée vers le danger et la sécurité n’excluait pas d'autres sons qui pouvaient offrir un soulagement face à l'intensité du conflit. Ces sons provenaient souvent de la nature : le chant des oiseaux, les arbres et le calme du ciel au-dessus des champs de bataille. Les écrits des soldats (lettres, journaux intimes, mémoires et poèmes) révèlent un intérêt profond pour ces sons en tant qu’ils participaient d’un effort pour donner un sens à l'environnement redoutable au sein duquel les hommes étaient confinés. Le chant des oiseaux, en particulier, donnait de l'harmonie et du rythme à un monde sonore fracturé et imprévisible. Il donnait une cohérence, ne serait-ce que pour un instant, à la possibilité d’une continuité et d’une survie. Au-dessus des tranchées, c’étaient les jaillissements du chant de l'alouette qui purifiaient l'air et élevaient le regard vers une évasion cosmique imaginée.