« Vous êtes dans un lieu hors du monde... » : la musique dans les centres de détention de la « guerre contre la terreur »

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25 juin 2014

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Suzanne G. Cusick, « « Vous êtes dans un lieu hors du monde... » : la musique dans les centres de détention de la « guerre contre la terreur » », Transposition, ID : 10.4000/transposition.490


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En s’appuyant sur les témoignages d’interrogateurs et d’anciens détenus ainsi que sur des documents militaires non classifiés, cet article traite des différents usages de la « musique forte » dans les centres de détention américains de la « Guerre contre la Terreur ». Une enquête menée sur les méthodes employées à la base aérienne de Bagram, en Afghanistan ; à Camp Nama (Bagdad), en Irak ; à la base opérationnelle avancée Tiger (Al-Qaim), en Irak ; à la base aérienne de Mosul, en Irak ; à Guantánamo, à Cuba ; au Camp Cropper (Bagdad), en Irak ; ainsi que dans les « dark prisons » de 2002 à 2006, montre que l’utilisation de « musique forte » était une composante habituelle et ouvertement connue des « interrogatoires renforcés ». Dans les deux éditions de 1992 et de 2006 des manuels opérationnels pour les interrogatoires de l’armée américaine, la « musique forte » était présentée comme l’un des outils – aux côtés de la « coercition sexuelle » – de l’approche interrogatoire connue sous le nom de « futility », visant à persuader des détenus de l’inanité de leur résistance. L’armée américaine enseigne elle-même des techniques de résistance au « music program ». La fin de cet article est dédiée au récit d’un jeune entrepreneur de citoyenneté américaine travaillant à Bagdad, qui a enduré 97 jours de détention militaire et de « music program » en 2006 – et qui a su y résister.

Based on first-person accounts of interrogators and former detainees as well as unclassified military documents, this article outlines the variety of ways that “loud music” has been used in the detention camps of the United States‘ “global war on terror.” A survey of practices at Bagram Air Force Base, Afghanistan; Camp Nama (Baghdad), Iraq; Forward Operating Base Tiger (Al-Qaim), Iraq; Mosul Air Force Base, Iraq; Guantánamo, Cuba; Camp Cropper (Baghdad), Iraq; and at the “dark prisons” from 2002 to 2006 reveals that the use of “loud music” was a standard, openly acknowledged component of “harsh interrogation.” Such music was understood to be one medium of the approach known as “futility” in both the 1992 and the 2006 editions of the US Army’s field manual for interrogation. The purpose of such “futility” techniques as “loud music” and “gender coercion” is to persuade a detainee that resistance to interrogation is futile, yet the military establishment itself teaches techniques by which “the music program” can be resisted. The article concludes with the first-person account of a young US citizen, working in Baghdad as a contractor, who endured military detention and “the music program” for ninety-seven days in mid-2006—a man who knew how to resist.

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