L’agentivité d’une île : au cœur des Stigmatisés (1918) de Franz Schreker

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20 avril 2021

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Aurore Flamion, « L’agentivité d’une île : au cœur des Stigmatisés (1918) de Franz Schreker », Transposition, ID : 10.4000/transposition.6183


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Créé en 1918, l’opéra Die Gezeichneten (« Les Stigmatisés ») de Franz Schreker a suscité de nombreux discours fustigeant l’omniprésence d’une sexualité débridée et délétère, s’attachant indistinctement au sujet, à la musique ou au compositeur lui-même. L’œuvre met en scène la tragédie d’un jeune noble, laid, qui ayant cru en la rédemption par l’amour, sombre dans la folie après avoir cédé à la ville de Gênes une île appelée « Élysée » et dédiée aux plaisirs charnels. L’ambition de cet article est de redonner une place au matériau opératique lui-même : paradoxalement réduite à l’anecdotique dans sa réception contemporaine, l’œuvre déploie pourtant des mécanismes puissants qui, illustrés par la mise en abyme de la venue des Génois sur l’île, agissent avec force sur les spectateurs. Il s’agit de mettre au jour en deux temps les moyens déployés par l’opéra pour imposer au spectateur intra-diégétique – et par extension, au public de l’œuvre – une stase qui se révèle être profondément érotique. La première partie, consacrée à l’esthétique du tableau vivant que convoque le IIIe acte, analyse les différentes modalités de la subjugation visuelle à laquelle est soumis le peuple génois. La deuxième partie poursuit cette analyse de la stase érotique sur le plan proprement musical, en étudiant les textures orchestrales caractéristiques de l’esthétique de Schreker.

Created in 1918, Franz Schreker's opera Die Gezeichneten ("The Stigmatized") has provoked many reactions criticizing the omnipresence of uninhibited and detrimental sexuality, focusing indiscriminately on the subject, the music or the composer himself. The work depicts the tragedy of a young and ugly nobleman, who believed in redemption through love, and sinks into madness after gifting the city of Genoa with an island dedicated to carnal pleasures called "Elysée". This article seeks to restore the place of the operatic material itself: paradoxically reduced to the anecdotal in its contemporary reception, the work nevertheless deploys powerful mechanisms that, illustrated by the mise en abyme of the Genovese arriving on the island, which has a powerful impact on the spectators. Our study will uncover the means deployed by the opera to impose to its intro-digetic spectator - and by extension the audience of the work - a sensation of stasis that proves to be profoundly erotic. A first section, devoted to the aesthetics of the living painting of the Third Act, analyses the different modalities of visual subjugation to which the Genvese are subjected. In a second section this analysis of erotic stasis will continue but on the musical level, studying the orchestral textures characteristic of Schreker's aesthetic.

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